Habitat

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Résorber l’habitat collectif dégradé : portage expérimental sur le centre-ville de Saint-Brieuc avec la ville et la communauté d’agglomération

Les opérations de renouvellement urbain menées par l’EPF Bretagne le confrontent de plus en plus à la question de la réhabilitation du bâti existant, notamment de logements, pour en diminuer la vacance et augmenter l’offre d’habitat en centralité. Qu’il se présente sous la forme de mono ou de copropriété, le logement collectif fortement dégradé soulève des problématiques spécifiques : propriétaires occupants ou bailleurs, locataires en situation de grande précarité, gestion des relogements, capacités financières disparates des copropriétaires, absence d’accord sur la nature ou le calendrier des travaux, nécessité d’un diagnostic et d’une action d’ensemble…

Dans ce cadre l’EPF Bretagne a souhaité mener une expérimentation avec 4 à 5 communes, une par département breton, afin de dialoguer avec toutes les instances concernées : préfectures, DDTM, départements, DGFiP, correspondants ANAH départementaux, etc.

L’EPF a d’abord procédé à des simulations visant à cerner tous les éléments de blocage potentiels (problématiques d’ordre réglementaire, financier, juridique, de gestion, etc.) mais aussi la plus-value que son action pourrait engendrer. Quelques freins étaient d’ores et déjà identifiés :

  • les statuts d’un EPF d’Etat (art L 321-1 et suivants du code de l’Urbanisme) qui lui accordent le droit de faire des travaux de proto-aménagement (démolition/dépollution) mais pas des travaux d’aménagement, de construction ou de réhabilitation,
  • le 3ème PPI de l’EPF Bretagne qui exige 20 % de logement locatifs sociaux en PLUS-PLAI dans les opérations de logements portés par l’établissement, alors que les OPAH-RU se font parfois dans des secteurs où il n’est pas opportun de créer du LLS,
  • le fait que tous les biens portés par l’EPF sont revendus sous le régime de la TVA,
  • l’incertitude sur les aides (ANAH ou autres) que pourrait toucher l’EPF, la collectivité ou l’opérateur qu’elle aurait choisi.

Suite à cette première étape, il s’est avéré que certaines questions restent malheureusement sans réponse en raison :

  • d’un manque de doctrine sur certains outils d’aide
  • d’une possibilité d’appréciation des aides de l’ANAH tant au niveau local que national (étude au cas par cas)
  • des fluctuations dans la doctrine fiscale concernant la TVA

Afin de répondre à une partie de ces questions, en demandant aux organismes concernés de se positionner sur des cas concrets, l’EPF a alors proposé de passer à une phase plus opérationnelle par le biais d’une convention expérimentale.

Rapidement, la nécessité d’immeubles possiblement soumis à un outil coercitif a été posée, l’EPF ne pouvant mobiliser moyens humains et financiers pour des opérations n’étant pas sûres d’aller à terme. La ville de Saint-Brieuc et Saint-Brieuc Armor Agglomération, dans le cadre de l’OPAH-RU (opération programmée d’amélioration de l’habitat en renouvellement urbain), étaient en cours de montage d’une ORI (opération de restauration immobilière) qui a depuis abouti à une DUP (déclaration d’utilité publique). Cette DUP, prononcée le 4 janvier 2022, garantit l’effectivité de l’action publique car elle implique que les propriétaires ont un certain délai pour s’engager par convention à réaliser les travaux prescrits par le diagnostic sous peine d’être exproprié (rappelons que certains immeubles sont sous arrêté de péril avec interdiction d’habiter).

7 immeubles du centre-ville ont été intégrés à l’ORI, et donc à la convention expérimentale signée le 3 mars 2022 entre la Ville de Saint-Brieuc (bénéficiaire de la DUP ORI), Saint-Brieuc Armor Agglomération (délégataire des aides à la pierre) et l’EPF. Il s’agit des adresses suivantes :

  • 15 rue St-Jacques / 2 rue Quinquaine
  • 10 rue Trois Frères Le Goff,
  • 13 et 13a rue Houvenagle.
  • 4 rue Quinquaine
  • 17 rue St-Jacques
  • 18 rue Trois Frères Le Goff
  • 44 rue Trois Frères Le Goff (ce bien a depuis fait l’objet d’un engagement de travaux de la part du propriétaire)

L’EPF agit notamment dans le cadre d’acquisitions amiables, suite à l’exerce du droit de délaissement des propriétaires ou par préemption. Entre juin et décembre 2023, il a ainsi exercé cinq fois le droit de préemption urbain renforcé délégué par l’agglomération. Une fois le bien acquis, l’EPF peut participer aux AG et voter les travaux de réhabilitation des parties communes, et/ou revendre l’usufruit temporaire à un opérateur pour la réhabilitation des parties privées. L’EPF peut également procéder à des travaux de démolition partielle ou de désamiantage-curage (avec prise en charge d’une partie du coût) mais cette faculté est réduite par les règles de la copropriété. Enfin il peut appliquer une minoration réhabilitation à la revente

Dans le cadre de cette expérimentation, l’EPF est dérogatoire à se critères d’intervention car il :

  • n’exige pas la réalisation d’un minimum de 20 % de logements locatifs sociaux
  • garantit la collectivité, dans une certaine limite, d’éventuels surcoûts que son action engendrerait (ex : application de la TVA, non perception d’un subvention, etc. vs, minorations du prix de revient et portage financier)
  • peut porter en démembrement de propriété (usufruit/nue-propriété) avec d’autres opérateurs publics ou parapublics que les collectivités

Dans un périmètre plus large, une concession a été accordée par la Ville au groupement Urbanis-SEMBreizh début 2024 pour la réhabilitation d’une quinzaine d’immeubles dégradés dans le centre-ville (dont les 7 immeubles de l’ORI). C’est cet opérateur qui se charge du chiffrage détaillé, du suivi des travaux, de la gestion sociale (relogements) et de l’animation du dispositif. Des réunions de coordination avec cet opérateur ont lieu régulièrement.

Réussir son projet de rénovation de logement en centre-bourg : le chantier pilote de Josselin

L’EPF Bretagne a réalisé, avec BRUDED (réseau de communes bretonnes partageant ses expériences et ses réalisations de développement durable) un livret pratique à destination des collectivités sur la rénovation en centre-bourg. Il est basé sur les enseignements issus de l’expérimentation menée à Josselin (56).

L’EPF Bretagne s’est engagé dès 2012 dans une démarche expérimentale afin d’animer une réflexion sur le sujet de la redynamisation des centres-bourgs et centres villes bretons, mais aussi sur les difficultés qui en découlent sur le terrain (voir à ce sujet la page « Expérimentations / centralités » du présent site).

La commune de Josselin a fait office de commune pilote. Une démarche nouvelle sur le potentiel et les possibilités de transformation que présente l’ancien bâti de centre-ville a été conduite. Elle s’est traduite par la rénovation expérimentale d’un bien en Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain (ZPPAU, devenue depuis site patrimonial remarquable) avec le concours de la Ville, de l’EPF Bretagne, du CAUE et de la CAPEB du Morbihan.

Sur l’appui des résultats obtenus dans la commune de Josselin, ce livret pratique propose des pistes aux élus comme aux acteurs institutionnels, afin de rénover de manière optimale des logements en centre-bourg et ainsi faire effet levier pour l’action privée.

Cette approche collaborative et mobilisatrice nouvelle, proposée par l’EPF Bretagne et ses partenaires, devra bien-sûr être singulièrement approfondie en fonction des spécificités de chaque projet.

Réussir son projet de rénovation de logement : le chantier pilote de Josselin

Une expérimentation au long cours : la démarche de redynamisation des centre-ville et centre-bourg

Vous pouvez retrouver dans le volet « centralités » de la page Expérimentations du présent site la démarche entamée en 2012 par l’EPF Bretagne, d’abord sur 2 communes (Mellé et Josselin), puis sur 6 autres (Collinée, Guingamp, Guerlesquin, Huelgoat, Martigné-Ferchaud et Muzillac).

Elle s’est généralisée par deux appels à candidatures « redynamisons nos centre-ville et centre-bourg » en collaboration avec la Région, Bretagne, l’Etat et la Banque des Territoires en 2017 et 2019, dotés de 57,7 M€ de subventions, pour 53 lauréats en phases études et 77 en phase travaux. Cette démarche comporte notamment un fort volet habitat.

Consulter la page des centralités
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